Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/275

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lois de l’équilibre, par exemple, soient subordonnées aux formules de l’algorithmie.

Et d’Alembert n’a-t-il pas dit aussi :

« Il faut avouer pourtant que les géomètres abusent quelquefois de cette application de l’algèbre à la physique. Au défaut d’expériences propres à servir de bases à leur calcul, ils se permettent des hypothèses, les plus commodes à la vérité qu’il leur est possible, mais souvent très-éloignées de ce qui est réellement dans la nature. On a voulu réduire en calcul jusqu’à l’art de guérir, et le corps humain, cette machine si compliquée, a été traité, par nos médecins algébristes, comme le serait la machine la plus simple ou la plus facile à décomposer. »

Et après ces faits, après ces citations émanant de ces mathématiciens, dont vous ne pourriez nier l’autorité, croyez-vous donc que parce qu’un académicien viendra me dire : cela est impossible, parce que le calcul ne l’admet pas, je croirai qu’il a profondément raison, je m’inclinerai devant lui et je renoncerai à tout jamais à mon invention en soupirant : il paraît qu’elle est absurde puisque le calcul ne l’admet pas. Non, je ne me soumettrai pas parce que je serai en contradiction avec un chiffre ; bien plus même, je ne renoncerai pas à mon invention parce qu’une ou plusieurs expériences auront échoué.

VI

J’ai terminé le paragraphe précédent en disant que l’insuccès d’une ou plusieurs expériences ne me ferait même pas renoncer à mon invention, car je me souviendrai de l’axiome de Galvani :« Facile est in experiundo decipi ; » de ce que dit Herschel des appareils auxquels presque toujours on est forcé de recourir pour les faire. « Quant aux erreurs de fabrication et d’ajustement, on en doit regarder l’exis-