Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/330

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Mais on invoque contre les brevets d’importation un sentiment de sollicitude pour les inventeurs étrangers.

Ce sentiment fort louable honore les législateurs de 1843, mais il y a moyen de le concilier fort simplement avec ce que nous proposons.

Accordons un délai à l’inventeur étranger ; favorisons-le, parfaitement. Quant à la longueur du délai , je ne m’en occupe pas. C’est une question spéciale et ce sont les principes de la propriété industrielle que je m’attache à établir.

Nous répétons : ce délai accordé, il est nécessaire de créer des brevets d’importation, ou du moins de les comprendre dans la définition du brevet, en n’exigeant plus la nouveauté pour lui.

Si, comme certains légitimistes, je parlais sans cesse de mon pays de France, affichant un patriotisme qu’ils n’ont pas dans le cœur ; si j’étais chauvin, je dirais :

La prospérité de notre pays est intéressée à la création de ces brevets ; en les refusant, vous empêchez l’introduction en France de richesses nouvelles que se créent les autre ? nations, vous devenez leurs tributaires pour tout un genre de produits, vous vous traînez à leur remorque au lieu de marcher de front avec elles.

IV

Nous venons de réfuter l’objection qu’invoquent nos adversaires, se basant sur les difficultés de connaître le véritable inventeur.

Voici une autre objection qu’ils nous opposent contre la propriété industrielle ;

« Voyez les divers caractères essentiels de la propriété, disent-ils, et vous verrez que vous ne pouvez attribuer aucun d’eux à l’invention. Que répondrez-vous, par exem-