Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/395

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Tant qu’elle ne le fera pas, elle sera coupable.

Qu’elle se hâte donc de rejeter le poids d’un pareil crime, de laver cette tache d’infamie qui la souille.

Tant qu’elle n’aura pas accompli ce devoir, notre organisation sociale restera boiteuse. Qu’on ne s’y méprenne pas ; ce que nous demandons est une des plus importantes réformes que puisse faire le dix-neuvième siècle.

« La création de la propriété intellectuelle, dit Jobard, pourra seule achever la grande œuvre civilisatrice commencée par l’établissement de la propriété foncière et mobilière. »

Et Frédéric Bastiat, bien qu’effrayé de son application, n’en écrivait pas moins :

« Il me semble que dans l’appropriation du domaine intellectuel il y a toute une révolution aussi imposante et peut-être aussi bienfaisante que celle qui a fait passer le sol à l’état de propriété privée. »

« L’œuvre appartient à l’ouvrier, dit M. Ed. Laboulaye. Quels sont les pays libres ? ceux où on respecte la propriété. Quels sont les pays riches ? ceux où l’on respecte la liberté.»

Hâtons-nous donc tous, hommes de progrès, qui trouvons que la civilisation marche trop lentement ; unissons-nous et élevons notre voix si haut que tout homme, si sourd qu’il soit, puisse nous entendre, afin que nous voyions réalisé, enfin, ce que tant de voix éloquentes ont demandé.

La propriété industrielle est à notre société ce que le parallélogramme est à la machine de Watt : elle est un des éléments indispensables de son mouvement.

Répétons donc sans cesse et partout notre delenda Carthago :

Plus de privilèges !

A l’inventeur le droit commun, la reconnaissance de la propriété de son œuvre !