Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/406

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vention réussir du premier coup. Ils ne se découragent donc pas et donnent encore de l’argent.

La machine est améliorée, cependant elle a encore quelques vices de détail qui empêchent son exploitation. Il faut les corriger.

Le temps s’écoule et alors se présente, implacable, cet article de la loi :

« Sera déchu de ses droits le breveté qui n’aura pas mis en exploitation sa découverte ou invention en France dans le délai de deux ans, à partir du jour de la signature du brevet, ou qui aura cessé de l’exploiter pendant deux années consécutives, à moins que, dans l’un ou l’autre cas, il ne justifie des causes de son inaction. »

Et vous vous étonnez que l’inventeur, talonné par un pareil article, ne trouve pas des capitaux l Mais qui donc oserait faire des avances parfois considérables pour se voir tout enlever au bout de deux ans ?

Mais la prolongation de la durée des brevets, la suppression de cet article, n’apporteront pas toutes les améliorations nécessaires à l’état de choses actuel pour que l’inventeur puisse exploiter librement et en sécurité son œuvre.

Le grand levier avec lequel il parviendra à surmonter les difficultés entassées sous ses pas sera ici, comme partout, l’association .

La plus grande difficulté que trouve l’inventeur est en effet la vulgarisation de son œuvre. Il ne parvient à l’obtenir qu’à grands coups de réclames, choses qui coûtent fort cher. De plus, comme la plupart de ces réclames s’adressent à plus de gens qui n’ont pas intérêt à ce que l’invention nouvelle réussisse, à qui elle est fort indifférente, qu’à des gens qui sont directement intéressés à son succès, ce sont autant de coups d’épée dans l’eau. Pour trouver un capitaliste, l’inventeur est obligé d’aller de porte en porte quêter l’aumône d’un peu d’attention pour exposer son œuvre et plaider les bénéfices qu’elle pourrait rapporter.