Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/405

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éternelles ou du moins beaucoup plus longues qu’elles ne le sont. »

Si la pérennité de la propriété industrielle était proclamée, nul doute que l’inventeur ne parvînt à trouver des capitaux fournis par des gens honorables qui, voyant un moyen de gagner une grande fortune avec le temps, n’hésiteraient pas à risquer une somme suffisante pour la réussite d’une nouvelle invention. Mais que faire maintenant ? Qui sera assez audacieux pour oser se lancer dans une entreprise dans laquelle il faut avoir fait fortune au bout de quinze ans ? Quelles sont les inventions, je le répète encore une fois, dont le succès a été si immédiat ? Par conséquent, l’invention doit tomber forcément dans les mains de faiseurs, de chevaliers d’industrie qui entreprennent cette affaire comme une affaire véreuse.

Autre chose maintenant : Je suppose que l’inventeur n’a trouve que bons vouloirs, qu’il a trouvé des capitalistes pleins de confiance en lui, que le commencement de sa route a été déblayé de tous les obstacles que nous venons de décrire ; il se met à construire.

Il faut qu’il s’installe, s’établisse, monte ou fasse monter une fabrique ; tout cela ne se fait pas en un jour.

Supprimons encore cette difficulté : Je suppose que le capitaliste a une fabrique toute montée qu’il lui livre ; l’inventeur n’a qu’à construire sa machine. Mais les ouvriers ne sont pas faits à cet ouvrage auquel ils travaillent même avec une visible répugnance : il faut qu’il les forme. Cela n’est pas non plus l’affaire d’un jour.

Ils ont cependant la meilleure volonté du monde ; l’inventeur a tous les matériaux désirables, sa machine avance, il la construit.

Elle est prête, mais elle ne peut pas marcher. Un vice, qu’on pouvait seulement voir après la fabrication, l’empêche de fonctionner. Il faut la recommencer.

Les capitalistes savent bien qu’on n’a jamais vu une in-