Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/415

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nons russes, empêchèrent la division Bosquet d’être écrasée et sauvèrent l’armée.

C’est un Français, Prévôt, qui a inventé les fusées à la Congrève, que les Anglais ont appliquées.

La guerre entre la Prusse et l’Autriche vient de prouver une fois de plus les dangers de cette négligence. Dreyse, l’inventeur du fusil à aiguille, est livré pendant trente ans au ridicule ; des systèmes analogues étaient successivement rejetés par tous les peuples ; depuis deux ans, dit-on, le gouvernement autrichien était en possession d’un système supérieur, mais on trouvait quantité de bonnes objections pour ne pas l’appliquer : — Les soldats dépenseront leurs munitions tout d’un coup, disait-on, quand on ne savait plus que dire, objection dont la valeur a été parfaitement prouvée par la dernière campagne, dans laquelle les Prussiens n’ont tiré que trois coups par homme. Mais il n’y avait rien à répondre ; nous avons vu le succès auquel conduit le système de dénigrement que préconisent tous les comités d’artillerie à l’exclusion de tout autre. Puisse-t-il être une leçon pour eux et puissent, une autre fois, les hommes de guerre français qui sont chargés de cette mission ne pas reconnaître trop tard le mérite d’une invention.

M. Louis Noir publiait, l’année dernière, dans l’Opinion nationale, un excellent article sur la giberne, dans lequel il démontrait comme quoi la giberne est impropre à tous les usages auxquels elle est consacrée.

Elle ne contient que vingt cartouches, quantité complètement insuffisante et qui laisse quelquefois tout un corps d’armée sans munitions ; elle est de plus perméable, elle coupe les reins du soldat et écorche ses doigts quand il veut l’ouvrir ; elle ferme avec difficulté, et si on la laisse ouverte, elle laisse échapper tout ce qu’elle contient.

Les zouaves ont inventé une cartouchière à poil, grande, assez molle pour se mouler sur toutes les parties du