Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/425

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fication universelle ; alors il n’y aura plus de prétexte suffisant pour entretenir une armée de cinq cent mille hommes, sous prétexte que la guerre menace, parce qu’on a peur de la Révolution. La navigation aérienne amènera sans doute la liberté du commerce, l’abolition des douanes ; comment fera-t-on ? Et pour éviter cet embarras, on la repousse en France. Heureusement qu’en ce moment une puissante société se fonde en Angleterre pour poursuivre cette invention ; sans être chauvin, on peut regretter que l’indifférence du public et de l’État nous laisse perdre un honneur de plus.

Il en est de même pour tout : on ne veut pas créer de nouvelles richesses et on dédaigne les richesses naturelles que nous possédons.

L’Amérique emploie avec succès l’anthracite dans ses hauts fourneaux ; nous en avons d’admirables gisements dans l’Isère qui ne servent à rien.

M. Rey de Morande propose d’introduire en France la dioscorea alata qui, en donnant une fécule plus agréable et plus saine que celle de la pomme de terre, atteint le poids de quinze à vingt-cinq kilogrammes, en sorte que cinq à six ares fourniraient la subsistance d’une famille.

Voilà vingt-huit ans que cet homme offre ce remède à la famine : il n’a pu l’exploiter par lui-même, faute de ressources ; il a demandé ces ressources sous tous les régimes aux chambres, aux ministres, etc. : personne ne l’a écouté !

Vous voyez quelle confiance dans les gouvernements les inventeurs peuvent avoir pour l’exploitation de leur œuvre. Leurs démarches n’aboutissent qu’au néant : ce sont des pertes de temps et de pas ; rien de plus.

M. Rarchaert invente de gigantesques locomotives pour passer par-dessus les montagnes.

Le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics veut bien nommer une commission dont M. Couche