Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/426

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est rapporteur. Voici quelques phrases de sou rapport, que je ne discute pas :

« La crainte de faire quelques essais infructueux, le souvenir d’autres dont il eût mieux valu s’abstenir, ne doivent pas faire repousser les inventions qui se présentent avec des chances de succès suffisantes. On répète souvent que les inventions sérieuses font leur chemin d’elles-mêmes, sans que l’État ait besoin d’intervenir. Il devrait en être ainsi, mais jusqu’à présent cela n’est pas. Si le premier martyrologe des inventeurs n’est qu’un lieu commun propagé parla médiocrité jalouse, il faut bien reconnaître cependant qu’il ne suffit pas, tant s’en faut, à une idée d’être bonne et pratique pour être acceptée. Si l’essai est facile, peu dispendieux, cela va de soi ; mais s’il exige des dépenses importantes et le concours des détenteurs des éléments indispensables, les obstacles deviennent très-sérieux, si ce n’est même infranchissables. Sans remonter dans l’histoire connue de quelques grandes inventions, il nous serait facile de citer certains perfectionnements d’une valeur réelle, acceptés aujourd’hui, grâce au concours de l’administration supérieure, et qui, sans elle, seraient certes, de guerre lasse, abandonnés depuis longtemps par leurs auteurs eux-mêmes.

« Un essai du système de M. Rarchaert nous paraîtrait donc désirable ; il serait utile et intéressant à coup sûr. »

Voilà, j’espère, d’assez beaux éloges donnés au gouvernement, et nous savons s’ils sont mérités. Mais la position d’un rapporteur oblige.

Or voyons le cas qu’on a tenu de sa conclusion ; il est curieux de le mettre en parallèle avec les bienfaits qu’il attribue à l’intervention de l’administration.

M. Rarchaert attend toujours l’expérience ; il ne l’a pas encore obtenue !

En 1856, Jean Combes meurt sur la paille, après avoir inventé un appareil propre à empêcher le déraillement par l’accouplement de deux paires de roues au moyen de bielles ;