Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/427

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l’ingénieur chargé du rapport de ce système ne le fit jamais. On ne commença à y prendre garde que lorsque, Combes ne pouvant plus payer les annuités de son brevet, il fut tombé dans le domaine public.

Napoléon Ier , qui aimait que les choses allassent vite, connaissait bien l’incurie de l’administration quand il écrivait :

« N’allez pas encore me demander des trois et quatre mois pour avoir des renseignements. Vous avez de jeunes auditeurs, des préfets intelligents, des ingénieurs des ponts et chaussées instruits ; faites courir tout cela, et ne vous endormez pas dans le travail ordinaire des bureaux. »

Et cependant c’est sous cet homme actif que nous voyons repousser Fulton et Dallery. S’il en était ainsi alors, qu’est-ce donc maintenant ? Un paratonnerre d’un beaucoup meilleur système que celui dont nous nous servons est en usage sur les navires anglais. Nous n’avons pas encore trouvé moyen de l’appliquer en France.

Il en est pour tout ainsi ; parce que partout les gouvernements sont impuissants à encourager véritablement l’industrie.

Comment, en effet, entendent-ils encourager l’industrie ? Louis XIV, qui ne donnait pas assez d’argent à Riquet pour entreprendre son canal, mais qui lui donnait des titres de noblesse ; maintenant on donne des croix, des rubans, des hochets. Est-ce sérieux ?

Quelquefois on donne de l’argent ; mais on a le temps de mourir de faim avant de l’obtenir. En 1855, les enfants de Leblanc étaient encore en instance auprès de l’Empereur pour obtenir la récompense due à leur père.

Le premier Empire promit un million à qui inventerait la meilleure machine propre à Hier le lin ; deux mois après, Philippe de Girard la présente. On trouve qu’il a trop facilement gagné son million, on lui impose de nouvelles conditions. 11 les exécute. Le million ne vint pas. Il ouvre une manufacture, il y jette tout ce qu’il a, espérant enfin