Page:Guyot - L'Inventeur.djvu/432

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penseurs commencent à ne plus partager, mais auquel le public est encore soumis : à savoir, que l’État peut tout et qu’on ne peut rien sans l’État. Agissons par nous-mêmes et croyons-nous assez grands garçons pour l’avoir plus besoin de lisières.

L’État n’a jamais été utile aux inventeurs que par la publicité qu’il a pu donner à leurs œuvres.

Le Directoire avait bien compris cette mission quand il voulait qu’on répandit autant que possible la connaissance des brevets expirés par des dépôts de modèle, des distributions de dessins et d’explications aux administrations centrales des départements.

Et vous voyez qu’il n’avait pas en vue le bénéfice de l’inventeur dans cette mesure, puisqu’il ne favorisait l’invention qu’après l’expiration du brevet.

Ce ne sont pas les [quelques médailles que l’on distribue à tort ou à travers dans une exposition qui peuvent encourager l’industrie ; c’est la publicité que donne cette exposition, « sa force d’expansion, » comme dit Renouard, qui est réellement le seul et unique encouragement.

Quant aux médailles, hochets ! ou réclames ! Voilà donc la seule utilité que l’inventeur puisse retirer de l’intervention de l’État : une certaine publicité.

Maintenant il s’agit de savoir si cette publicité doit nécessairement être faite par l’État.

Je ne crois pas que cette question soit à discuter. La publicité de l’État n’est rien en comparaison de la publicité de tout le monde. Quant aux expositions, ne peut-il y avoir que le gouvernement à les organiser ? évidemment non. En ce moment chacun de son côté fait des expositions privées Une société doit élever un palais où se tiendra une exposition permanente. Voilà le seul vrai moyen de publicité ; voilà le seul qui soit puissant et efficace ; une publicité de tous les instants qui permette à tous de connaître la der-