Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/269

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II. La Société devra donc faire le bonheur de tous les ouvreurs de voitures, souteneurs, mendiants, dégénérés, infirmes intellectuels et moraux, incapables de travailler ? Sa préoccupation sera l’entretien soigneux des parasites et, sans doute aussi leur reproduction, alors qu’aujourd’hui en s’éliminant eux-mêmes, ils rendent à la société le seul service à leur portée.

D’après non seulement les vrais socialistes, mais les socialistes politiques comme Millerand mais les néo-socialistes comme Tony Révillon, voici une des alternatives fâcheuses dans laquelle se trouve la Société :

Alphonse. — Je veux Adèle.

La Société. — Prends-la.

Alphonse. — Elle ne veut pas.

La Société. — C’est fâcheux.

Alphonse. — Force-la ! Tu dois assurer mon bonheur.

La Société. — Mais si je fais ton bonheur, je fais son malheur. C’est bien embarrassant.

Alphonse. — Cela ne me regarde pas. J’ai droit au bonheur. Tous les socialistes l’ont dit. Il me le faut. Débrouille-toi, ou malheur ! je vais chercher ma bombe, et je te démolis !

Dans cette société chimérique, le dialogue suivant s’engagerait dès le premier matin :

M. Millerand. — Voici une pioche et va remuer de la terre.

Le compagnon. — Je ne veux pas travailler.

Millerand. — Tout le monde doit travailler.

Le compagnon. — Et pourquoi ? La Société doit me