Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/42

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l’imbécillité du Critique. Il fait un crime à l’Obſervateur de rapporter les preuves de M. Turretin, touchant les cauſes de la décadence des Lettres. Verum, dit cet Ecrivain, ut in cauſæ arcem invadamus cur litteræ parum excolantur hæc eft levis ratio, nimirum præmii defectus Mæcenatum inopia. Voltaire n’auroit-il : touché ce point, que pour apprendre : au Public, qu’il a eu autrefois une penſion de la Cour ? Il ſatisfait volontiers, ſa vanité, aux dépens de la vérité & de la raiſon.

Pag. 39. il déclame avec violence contre le jugement que l’Obſervateur a porté ſur un certain Livre traduit de l’Anglois, intulé : l’Alciphron ou le petit Philoſophe. Ce jugement, je l’avouë, eſt extrêmement ſévere, & donne une idéé fort déſavantageuſe du Livre & de l’Auteur. J’ai eu la curioſité d examiner l’Ouvrage, & je ne puis m’empêcher de dire, que dans un ſens, c’eſt un Livre pernicieux. Cependant, ſi l’on en croit le Docteur de Cirey, c’eſt un Saint Livre, rempli des plus forts argumens contre les Libertins. Voici la véritable idée du Livre, qui n’eſt rien moins que Saint. L’Ouvrage eſt en forme de Dialogues : Alciphron, ou le petit Philoſophe, débite des plaiſanteries plates, ou plûtôt des blaſphêmes Hor-