Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/107

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Bijou se tourna vers son cousin et demanda, l’air étonné :

— Denyse !… depuis quand m’appelez-vous Denyse !…

— Mais… — répondit Rueille — je ne sais pas… ça m’arrive quelquefois…

— Jamais !… alors je croyais que vous étiez fâché !…

Puis, s’inclinant vers son filleul, elle le prit dans ses bras, et dit en riant :

— Mon pauvre petit Fred !… nous n’avons pas eu de succès, à nous deux !…

Giraud, en ce moment debout derrière elle, la regardait avec admiration. Elle serra davantage contre elle l’enfant qui lui souriait, et murmura d’une voix devenue caressante :

— Fred !… mon Fred chéri !… je t’aime tant, si tu savais !…

En entendant prononcer son nom avec cette tendresse, le jeune professeur avait frissonné et retenu à grand’peine le mouvement qui le jetait vers Denyse. Et il était devenu si pâle, son visage se tirait si singulièrement, que Pierrot, peu observateur pourtant et peu perspicace quand il ne s’agissait pas de Bijou, demanda :

— Qu’est-ce que vous avez donc, monsieur Giraud ?… vous êtes tout drôle !… est-ce que vous êtes malade ?…

Denyse se retourna brusquement, et questionna, avec intérêt :

— Vous êtes malade, monsieur Giraud ?…