Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/115

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absent… un officier en congé… que, moi, j’irais en ville comme je voudrais, qu’il y avait deux trains montants et deux trains descendants. entre midi et sept heures, des Pins à Pont-sur-Loire… et que je serais très libre. attendu que jamais Juzencourt ni sa femme ne sortaient autrement que pour faire des visites dans les châteaux, ou suivre les rallye-papers… et j’ai vu dès le lendemain de mon arrivée que vos renseignements étaient exacts…

— Oui… mais c’est mon ami qui est revenu plus tôt…

— Ah ! mon pauvre Jean !… au lieu de me faire tous ces mensonges, vous feriez bien mieux de me dire la vérité…

— Et la vérité, selon vous, c’est que je ne vous aime plus ?…

— Oui… c’est une partie de la vérité…

Il demanda, inquiet :

— Et… le reste ?…

— C’est que vous aimez mademoiselle de Courtaix… ah !… ne dites pas non !… c’est si clair !…

Elle ajouta. après un instant de silence :

— Et si naturel !…

— Est-ce que vous me pardonnez ?…

— Je n’ai pas à vous pardonner… je ne vous ai rien demandé, jamais… jamais vous ne m’avez rien promis… quand je vous ai connu, je n’étais pas encore veuve… et vous avez dû avoir de moi l’opinion sévère… qu’a presque toujours un homme de la femme qui se donne à lui…

— Mais je vous jure…