Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/132

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c’est qu’on a r’blanchi… alors, comprenez, ça change !…

Elle reprit, en souriant :

— Quand vous serez marié, ça sera tout à fait bien…

« Maît’Lavenue », qui regardait goulûment Bijou, releva sa tête hérissée, la secoua, et dit avec un peu d’hésitation :

— Je n’peux point m’décider à donner un’maîtresse à la ferme… pa’ce que j’en trouve point eun’qui m’aille…

Et après un instant de silence, il acheva :

— … Dans celles qu’c’est que j’pourrais avoir !…

— Pourquoi donc ça ?… toutes les jeunes filles de Bracieux, et de Combes, et de tous les villages autour des Borderettes, vous épouseraient, monsieur Lavenue !… et il y en a de très jolies…

Il répondit, tout rouge, en tortillonnant l’énorme casquette à ponts qu’il ne quittait jamais quelle que fût la saison :

— J’les trouve point comme ça !…

— Vous êtes difficile !… vous ne trouvez pas Catherine Lebour jolie ?…

— Non, mad’moiselle Denyse…

— Et Joséphine Lacaille ?…

— Non, mad’moiselle Denyse…

— Et Louise Pâture ?…

— Non, mad’moiselle…

Elle se mit à rire :

— Alors, aucune femme ne vous plaît ?…