Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/143

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M. Spiegel entendit-il cette appréciation aimable, ou est-ce par hasard qu’il devint, au même instant d’une rougeur intense ?

— Va vite te changer, Bijou ! — commanda la marquise.

— Mais, grand’mère, je n’ai pas chaud !… vrai de vrai !…

— Viens ici !… que je voie ça ?…

Docile, Bijou vint se camper devant madame de Bracieux, et, se baissant, elle tendit son dos, très habituée à ces vérifications hygiéniques.

— Eh bien, grand’mère ?… — demanda-t-elle quand la marquise retira sa main, qu’elle avait introduite entre le col de la chemise et la peau, — eh bien !… quand je vous le disais ?…

— C’est, ma foi, vrai ! — grommela madame de Bracieux, — elle n’a pas chaud !… c’est incompréhensible !… alors, reste comme ça, si tu veux !…

Elle fit pirouetter devant elle sa petite-fille et affirma, satisfaite :

— Tu es, d’ailleurs, très bien !… ça va joliment, ces petits habits de piqué blanc !…

— Ça va à Bijou !… — dit Bertrade, — parce que, avec sa peau, tout va… mais à la plupart des femmes, ces petits habits anglais vont au contraire bien mal…

L’abbé Courteil regarda la jupe noire, la veste blanche, et Bijou elle-même, et conclut :

— Dans tous les cas, c’est ravissant, ce blanc et ce noir !… mademoiselle Denyse a l’air d’une grande hirondelle…