Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/165

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— Oh !... c’est bien simple !... il n’y a qu’à ne pas répondre ni écouter... tu verras si elle ne se taira pas ?...

— Oui... tu as raison !...

Et, passant son bras autour des épaules de Bijou, Jeanne l’embrassa en disant :

— Tu as toujours raison !... moi, vois-tu, avec mon air sérieux, je suis bien plus étourdie que toi !... et plus faible aussi !... je ne sais pas résister à ce qui m’amuse...

— Et ça t’amusait ?...

— Beaucoup !...

— Grand Dieu !... qu’est-ce qui peut t’ amuser là dedans ?...

— Dame !... je ne sais pas trop !... je suis curieuse, d’abord !... et observatrice aussi... alors, cette histoire m’expliquait précisément des remarques que j’avais faites...

— Quand ça ?...

— Mais... depuis quatre ou cinq mois... depuis que je sors un peu...

— Quelles remarques as-tu faites ?...

— J’ai remarqué que M. de Bernès ne faisait la cour à aucune femme... qu’il n’en regardait aucune... qu’il était à peine aimable... même avec les plus jolies... et la preuve, c’est que, même avec toi, il n’a pas essayé de flirter, je parie ?...

Bijou répondit en riant :

— Oh !... pas du tout !... mais, de ce qu’il n’a pas essayé de flirter avec moi, il n’en faut pas conclure que, avec d’autres...