Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Non !... la mère Rafut doit avoir raison !, .. et, au fond, ça ne m’étonne pas, cette histoire !... tu n’as pas idée à quel point elle est délicieuse, Lisette Renaud !.., quelque chose dans ton genre... elle est cependant beaucoup plus grande que toi... et moins blonde... mais elle a des yeux merveilleux !... et une charmante taille souple... presque aussi souple que la tienne !... enfin, je comprends que, quand on l’aime on doit l’aimer beaucoup... avec ça, du talent et une jolie voix... un contralto... je suis sûre qu’elle te plairait !...

— Je ne crois pas !...

— Pourquoi ?...

— Je n’aime pas les femmes qui jouent la comédie... qui la jouent bien, du moins... ça indique une sorte de duplicité !...

— Je ne crois pas !... ça indique une facilité d’assimilation... une sensibilité grande... mais pas de la duplicité...

— Que veux-tu ?... je ne vois pas ça de la même façon !... ce qui n’empêche que, exceptionnellement, mademoiselle... comment s’appelle-t -elle ?...

— Lisette Renaud...

— Mademoiselle Lisette Renaud est peut-être une charmante personne... quant à moi, je ne demande qu’à le croire... pour M. de Bernés...

— Tu ne l’aimes pas beaucoup, n’est-ce pas, M. de Bernés ?...

— Pourquoi ?... il m’est indifférent... et il me paraît quelconque...

— Oh ! non !... je le vois assez souvent à Pont-