Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/184

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l’autre jour, il a passé une demi-heure à me chanter sur tous les tons ses louanges...

— Ah !... c’est probablement ce qui vous a rendu si aimable pour lui ?...

— Ai-je été si aimable ?...

— Certes !... d’habitude, vous ne lui accordez pas la plus légère attention, au petit Bernès... et hier, vous n’aviez d’yeux que pour lui...

— Je ne m’en suis pas aperçue...

— En vérité ?... alors, vous êtes la seule !... c’était à ce point que je me suis demandé si ce n’était pas tout bonnement avec l’idée de me tourmenter que vous faisiez ça !...

Bijou leva sur M. de Rueille son beau dard lumineux et demanda :

— Pour vous tourmenter ?... et en quoi cela peut-il vous tourmenter que je sois aimable pour M. de Bernès ?...

— En quoi ?... — balbutia M. de Rueille très gêné, — mais je viens de vous le dire... je ne suis pas... nous ne sommes pas habitués à vous voir faire ainsi des frais... pour un jeune homme, surtout !... Non... c’est vrai... j’étais stupéfait... je le suis encore. ..

Elle dit, gentiment :

— Et moi je suis désolée de vous avoir contrarié... oui... je vous assure... vous comprenez, je n’avais jamais regardé beaucoup M. de Bernès... je voulais voir si toutes les jolies choses que M. de Clagny m’en avait dites étaient exactes... alors, je m’occupais de lui... vous me pardonnez ?...