Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/185

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Sans répondre, M . de Rueille reprit :

— Avec Clagny, vous avez aussi une façon d’être choquante !... il est vieux, c’est convenu !... mais enfin, il n’est pas encore assez croulant pour autoriser de telles libertés...

— Qu’est-ce que vous appelez des libertés ?...

— Tantôt vous avez l’air de l’admirer, d’être en extase devant lui... tantôt vous le câlinez ridiculement comme hier...

— Hier ?... j’ai câliné M. de Clagny ?... moi ?...

— Vous !...

— Mais à quel propos ?...

— Quand vous vouliez à toute force passer en mail dans la rue Rabelais... et du diable si je sais pourquoi, par exemple !... c’est bien la plus sale rue qui soit !... sans compter que vous pouviez nous faire casser le cou... oui... parfaitement !... c’était dangereux comme tout, cette fantaisie !... le petit Bernés lui-même, qui est pourtant un des plus jolis imprudents que je connaisse, a essayé de vous dissuader de passer par là...

Entre les cils de Bijou courut la petite lueur bizarre qui éclairait parfois ses yeux, et elle dit en souriant :

— C’est vrai !... il était enragé pour empêcher de passer par la rue Rabelais, M. de Bernés !... on aurait cru qu’il avait peur de quelque chose ?...

— Il avait peur de se démolir, parbleu !... comme moi... comme l’abbé... comme Pierrot lui-même... et je ne comprends pas comment le père Clagny a cédé à votre caprice... car il était responsable de la