Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/186

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petite Dubuisson, de Pierrot, et de vous… pour ne pas parler de nous autres !…

— Avez-vous fini de me gronder ?…

— Je ne vous gronde pas…

— Ah ! par exemple !… faisons la paix, voulez-vous ?…

Se dressant sur la pointe des pieds et tendant vers lui son petit bec frais, elle demanda :

— Embrassez-moi ?…

Il recula brusquement.

— oh… fit Bijou stupéfaite et attristée oh ! vous ne voulez pas ?…

Il dit, mal à l’aise, cherchant les mots qui ne venaient pas :

— Je ne veux pas… je ne veux pas ?… pas ici… c’est ridicule !… je ne comprends pas que vous ne trouviez pas ça ridicule !…

Secouant sa tête ébouriffée, elle fit voler les bouclettes de son front et répondit, très douce :

— Non… je ne trouve pas ça ridicule du tout !…

Puis, au lieu de continuer sa promenade, elle rebroussa chemin et rentra sans plus parler.

En arrivant dans sa chambre, M. de Rueille y trouva sa femme qui l’attendait en lisant une lettre qu’elle lui tendit :

— Voici la lettre que je viens de recevoir du docteur Brice… je trouvais que Marcel n’était pas très bien depuis quelque temps…

— Pas très bien, Marcel ?… cet enfant qui mange et boit plus que moi, dort comme un sabot, et pousse