Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/189

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arrives plus souvent qu’il n’eût fallu... je n’en sais rien...

— Mais je vous assure...

n s’arrêta, ne sachant que dire, et Bertrade reprit en souriant :

— Qu’est-ce que vous m’assurez ?... je vous assure, moi, que je vous parle sans aigreur et sans rancime de toutes ces choses... et que je ne vous en aurais jamais parlé si je ne vous voyais pas aujourd’hui très imprudent... je sais bien que vous êtes un brave garçon... et que Bijou ne court aucun danger... mais je sais aussi à quel point elle est... affolante... et je vois que, après ce pauvre petit Giraud, vous êtes le plus sérieusement affolé...

— Eh bien ! c’est vrai... je suis affolé !... mais, comme vous le dites vous-même, il n’y a aucun danger... et, que je parte ou que je reste, ça ne changera rien...

— Si !... en restant vous deviendrez sûrement ridicule... et probablement malheureux... je vous parle en amie... allons-nous-en, croyez-moi !...

— Mais quand nous reviendrions... dans deux mois... car nous reviendrions, n’est-ce pas, dans deux mois, au plus tard... les choses en seraient exactement au même point...

Elle répondit étourdiment :

— Non... ça sera tout différent !... dans deux mois elle sera mariée... ou presque...

— Mariée !... — fit M. de Rueille abasourdi, mariée !... Jean l’épouse ?...