Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/228

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Elle réfléchit un instant et acheva :

— Aussi... quand tout à l’heure nous retrouverons Jean, Henry et Pierrot, je vous abandonnerai. ..

— Crois-tu que nous les retrouverons ?...

— Oh ! sûrement !...

ils suivent, sous bois, presque la même route que nous suivons en voiture... ils sont à douze ou quinze mètres de nous... je les ai entendus déjà... dès que je les verrai, je vous lâche !...

M. de Clagny appela Bijou pour lui faire mille recommandations. Il fallait, dans le taillis, se méfier beaucoup des branches... le matin même, il avait manqué être enlevé de sa selle en galopant sous bois... et aussi prendre garde aux trous des terriers... c’en était plein... et ne pas sauter en peloton, jamais !... passer en tête ou rester en queue...

Elle écoutait ces conseils en souriant, avec une déférence affectueuse et aimable. A la fin, il conclut :

— Que vous êtes bonne, Bijou, de ne pas envoyer promener le vieil ami qui vous « rase » !... À ce moment, à deux cents mètres environ devant les voitures, un cavalier traversa la route et entra dans la forêt. Le comte reprit :

— Ah !... voilà Bernés qui jette ses papiers !... il a pris le vrai système, qui est de faire d’abord le parcours en sens inverse en jetant les papiers... après, on n’a plus qu’à filer sans s’occuper de rien... Ouelle heure est-il ?...