Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/235

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Elle répondit en riant :

— Vous l’avez dit !…

— Vous êtes-vous fait mai ?…

— Pas le moins du monde !…

Et elle ajouta, pensive :

— C’est gentil à vous de vous occuper de moi… d’autant plus gentil que vous ne m’aimez guère, je crois ?…

Hubert de Bemès devint rouge comme une tomate :

— Oh !… mademoiselle !… pouvez-vous croire que…

— Je crois que… oui, parfaitement !… Il demanda, effaré :

— Mais, au moins, dites-moi ce qui peut vous faire penser une telle chose ?…

— Oh !… tout et rien !… ce serait trop long à expliquer… tenez, ce matin, par exemple… quand je vous ai prié de venir au théâtre avec nous… vous aviez l’air tout bouleversé et vous avez refusé… ah ! mais là, bien !… joliment bien !… pourquoi ?… —

Mais, mademoiselle, je… je vous assure…

— Vous voyez !… vous ne trouvez pas un mot à répondre… pas même une excuse banale…

Secouant ses cheveux, qui enveloppèrent en se déroulant la joue et l’épaule du jeune homme, elle dit, toute rieuse, sans cesser de s’appuyer à lui comme à un fauteuil :

— Ça m’est d’ailleurs égal !… car, que vous le vouliez ou non, vous y viendrez avec nous, au théâtre… vous ne pouvez plus refuser…