Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/237

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Voulez-vous aussi, avant de vous en aller, attacher Patatras à un arbre ?… merci !…

Elle lui lança son plus tendre regard, et demanda une dernière fois :

— C’est bien convenu, n’est-ce pas, pour ce soir ?…

Il répondit :

— C’est bien convenu…

Dès qu’il eut disparu, elle se recoucha exactement dans la position où l’avait trouvée Bernés.

Peu après, le roulement d’une voiture ébranla la route, et M. de Clagny, descendant de son mail, entra dans le sentier. A la vue de Bijou, il poussa un douloureux cri, et courant à elle, la prit dans ses bras, anxieux, angoissé, demandant :

— Bijou !… mon amour !… mon adoré petit Bijou !…

Et, comme Bernés, il ajouta :

— Entends-moi, mon Bijou !… réponds-moi, je t’en supplie !…

Il lui caressait les cheveux de ses lèvres ; il la serrait de toutes ses forces entre ses bras.

A la fin, elle ouvrit les yeux, regarda le comte de son beau regard candide et, se blottissant étroitement contre lui, murmura, semblant se rendormir. ..

— Je vous aime tant !… et je suis si bien là, si vous saviez !… si, si bien !… j’y voudrais rester toujours !…