Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/276

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— Si M. Spiegel et moi nous n’avions pas des rôles dans la revue, et si nous n’avions pas eu peur de faire manquer tout, nous ne serions pas venus...

Bijou dit, étonnée :

— Vous ne seriez pas venus !... et pourquoi donc ça ?...

— Parce que nous sommes dans une situation très fausse et ridicule...

— Vous ?...

— Oui... nous !... notre mariage est démoli !...

— Démoli ?... — répéta Bijou consternée, — démoli !... et pourquoi ?...

Jeanne répondit, l’air très calme, mais les yeux voilés :

— Parce que j’avais la certitude qu’il m’aimait peu ou pas... alors je lui ai dit ce matin que je ne me sentais pas la force d’accepter la vie de souffrance que j’entrevoyais... et je lui ai rendu sa parole...

— Mon Dieu !... est-ce possible ?... tu as fait ça !... et tu ne regrettes rien ?...

— Rien !... je suis très malheureuse, mais plus tranquille...

Bijou la regarda au fond des yeux et demanda :

— Et c’est... c’est à cause de moi, n’est-ce pas ?... à cause de l’attitude que prenait avec moi M. Spiegel que tu as rompu ?...

Jeanne fît « oui » de la tête. Denyse reprit :

— Alors, tu as vraiment cru que ton fiancé me faisait la cour ?...