Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/277

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— Qu’il te faisait la cour... non pas, peut-être... mais que, certainement, il t’aimait...

— Et puis ?...

— Comment, « et puis ?... »

— Oui... à quoi ça le menait-il ?...

— Mais... à souffrir... et, qui sait .. à espérer !...

— Espérer... m’ épouser ?.. . — Non !... oui... je ne sais pas !... espérer vaguement je ne sais quoi...

— Et tu crois que je vais supporter cette pensée que je fais... oh ! bien involontairement, ton malheur ?...

— Il n’est pas en ton pouvoir de changer ce qui est...

Bijou parut réfléchir :

— Si je me mariais ?... — demanda-t -elle brusquement.

Et, cachant son visage dans ses mains, elle dit d’une voix entre-coupée :

— M. de Clagny veut m’épouser...

— M. de Clagny ?... — fit Jeanne stupéfaite, — mais il a soixante ans, M. de Clagny !...

— J’avais dis non... je vais dire oui...

— Tu es folle !...

— Pas le moins du monde !... je suis pratique... le remède est peut-être un peu dur... mais que veux-tu ?... je t’aime, ma Jeanne, et la pensée de te voir du chagrin me fait horreur !...

— Je t’assure que, même si tu épousais M. de Clagny, je n’épouserais pas, moi, M. Spiegel... il m’a dit tantôt des choses qui m’ont été péni-