Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/278

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blés... et que, quoi que je fasse, je n’oublierai pas...

— Des choses pénibles ?... à quel sujet ?...

— Au sujet de ma jalousie... il m’a dit que c’était ridicule... et pourtant, je ne me plaignais de rien !... à lui, je l’ai dissimulée de mon mieux, ma jalousie !... seulement, cette nuit, à ce bal, j’ai été souffrante... j’ai demandé à papa de m’emmener. .. il a été mécontent... il a cru que je boudais...

— Tout ça s’oubliera !...

— Non !... tu vois. Bijou, que tu ferais pour rien la pire des folies en épousant un vieillard...

— Un vieillard !... c’est drôle !... il ne me fait pas du tout l’effet d’un vieillard, M. de Clagny !... j’aimerais mieux certainement épouser un homme plus jeune... et qui me plairait tout à fait... mais enfin...

Jeanne passa son bras autour des épaules de Bijou, et, l’embrassant :

— Tu l’attendras paisiblement, celui qui doit « te plaire tout à fait » !... tu as bien le temps !...

— Non... je suis décidée !... tout ce que tu ferais à présent serait inutile... tu as beau dire... quand la cause de votre petite brouille aura disparu, la brouille disparaîtra de même... tiens, embrasse-moi encore... et dis-moi que tu m’aimes !

— -Eh bien ?... — demanda Jean de Blaye qui arrivait avec M. Spiegel, — est-on prêt ?... répétons-nous ? ...

Depuis quelques jours, il devenait nerveux,