Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/279

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agité, ayant besoin de s’étourdir, cherchant à s’empêcher de penser.

Denyse répondit très cabne, en essuyant rapidement ses yeux :

— Mais oui... on est prêt... on n’attendait plus que vous !...

Et gracieuse et simple, elle tendit à M. Spiegel sa petite main qu’il baisa en disant :

— Vous n’êtes pas trop fatiguée d’avoir veillé si tard, mademoiselle ?...

D ajouta, regardant involontairement le teint im peu jauni de mademoiselle Dubuisson :

— Vous êtes encore plus fraîche qu’hier !... Jeanne s’approcha de Bijou et, désignant le professeur, lui dit, avec une douleur intense au fond de ses doux yeux :

— Tu vois !... ton remède serait inutile... il est incurable !...

La petite revue fut jouée devant un public nombreux et amusé.

Bijou était si jolie dans son costume d’Hébé, si virginale et si pure, si délicieuse à regarder que, lorsqu’elle voulut aller, après la pièce, mettre une robe de bal, tous la suppUèrent de rester telle qu’elle était.

Comme elle se sauvait dans un petit salon pour éviter les compliments des invités, elle fut arrêtée par M. de Rueille, qui lui dit d’un ton pointu :

— C’est ça, le costume qui devait être très