Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/281

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Se tournant vers lui, elle ajouta :

— Seulement, nous irons dehors !... on étouffe là-dedans !...

Pierrot murmura, suivant des yeux le péplum rosé de Bijou :

— Ce qu’elle est « esthétique » ce soir !... c’est M. Giraud qui doit la trouver pure !... lui qui dit qu’elle n’est pas faite pour les costimies modernes...

— Tiens !... au fait !... où est-il donc, Giraud ? — demanda Jean de Blaye, — il a disparu après le dîner... et on ne l’a plus revu !...

Pierrot expliqua qu’il avait dû aller se promener siu" le bord de la Loire, comme il le faisait presque chaque soir. Il devenait de plus en plus singulier : avec des crises a guës de gaîté et de mélancolie.

Ce matin encore, il était sorti de la salle d’études pour aller chez madame de Bracieux qui le faisait appeler pour traduire une lettre anglaise... et puis, il était revenu assez longtemps après, expliquant qu’il n’avait pas osé frapper parce qu’il entendait la marquise qui causait avec mademoiselle Denyse. Et à partir de ce moment-là, il n’avait plus dit im mot.

— Où diable est-il passé ?... — demanda Jean.

Et Pierrot nasilla, imitant les camelots du boulevard :

— Où est le Bulgare ?... cherchez le Bulgare !... Quand elle fut seule avec M. de Clagny sous les grands arbres, Bijou dit, très douce :