Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/286

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battant à coups pressés, frappée, elle aussi, de la bizarrerie de ce cortège, répondit paisiblement, en retenant le comte par le bras :

— Mais non !... ce sont des gens qui rentrent à la ferme... dans ce moment-ci, on les emploie au château pendant la journée, et, quand ils ont mangé, ils s’en retournent chez eux...

— Il me semblait, au contraire, que les lanternes allaient vers le château ?...

Elle avait repris son bras, et de nouveau il frissonnait de bonheur, se serrant éperdument contre la jolie créature qui venait de se promettre à lui.

Ils revinrent lentement, par les avenues, et croisèrent plusieurs voitures qui emmenaient les invités.

Bijou dit, surprise :

— Tiens !... on s’en va déjà !... et le cotillon ?... est-ce qu’il est bien tard ?...

Comme ils arrivaient au perron, ils rencontrèrent les La Balue qui allaient monter en voiture.

Denyse demanda :

— Comment ?... vous partez ?... pourquoi ? M. de La Balue bafouilla quelques inintelligibles paroles, tandis que sa fille et son fils secouaient avec des mines attristées les mains de Bijou.

Et M. de Clagny, commençant à s’inquiéter, dit à son tour :

— Ils ont de drôles de têtes !... Ah çà ! qu’est-ce qu’il y a donc ?...