Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/47

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une table Empire à dessus de marbre. Il prit le manuscrit, l’ouvrit à la page commencée et dit, en trempant dans l’encre une longue plume d’oie :

— Quand vous voudrez ?…

M. de Jonzac demanda :

— Mais d’abord, où en êtes-vous ?…

— À la scène III du second acte…

— Encore ?… — fit Bijou, étonnée.

— Toujours, hélas !…

La marquise conclut :

— Mes petits enfants, vous n’aurez jamais fini !…

— Mais si, mais si, grand’mère !… — dit gaiement Bijou — vous allez voir comme nous allons faire du beau travail !… Voyons ?… nous disons la troisième scène du deuxième acte… c’est quand le poète symboliste se défend des accusations… plutôt malveillantes… portées contre lui par Vénus…

Personne ne disant rien, M. de Rueille demanda :

— Et alors ?…

Bijou expliqua :

— Alors, à mon idée, il faudrait là un petit couplet… qu’est-ce que tu en dis, Jean ?…

L’air absorbé, la tête renversée contre le dossier d’une grande bergère, Jean de Blaye, qui rêvassait, n’entendit pas la question.

Bijou cria :

— Est-ce que tu dors ?…

Il se tourna vers elle, demandant :

— C’est à moi que tu parles ?…