Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/61

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— Non, mademoiselle…

— Mais pourquoi ?…

Il répondit, avec un embarras affreux :

— Oh !… pour un motif très ridicule…

— Lequel ?…

— Mademoiselle… je…

— Je vous en prie… dites pourquoi ?…

Elle se penchait vers lui, gracieuse et souple, et le parfum envolé de ses cheveux montait au visage du jeune homme, le plongeant dans une sorte d’énervante torpeur.

À la fin, elle dit, presque tristement :

— Pourquoi ne voulez-vous pas me parler ?… est-ce que je ne suis pas un peu votre amie ?…

Il balbutia :

— Oh !… mademoiselle !… je… je ne peux pas assister à cette soirée… parce que… vous allez voir que c’est très prosaïque… parce que je n’ai pas d’habit…

— Mais vous avez bien le temps de le faire venir, votre habit !… d’ailleurs, il vous le faut déjà pour jeudi… il y a un dîner, jeudi…

Giraud rougit violemment :

— Mais, mademoiselle, je ne peux faire venir d’habit ni pour jeudi ni pour plus tard… puisque je n’en ai pas…

— Pas du tout ?…

— Pas du tout !…

— Voyons !… c’est une farce ?…

— Hélas, non, mademoiselle !… je n’ai pas d’habit…