Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/86

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— Et alors ?…

— Alors, — dit M. de Clagny s’efforçant de rire, — je plaisantais, naturellement !…


Bijou avait traversé la cour d’honneur. La chaleur était très grande. Les paons, posés sur un tronc d’arbre abattu, semblaient stupides et ridicules ; les chiens étendus sur le flanc, les pattes allongées, haletaient sous les rayons ardents sans pour cela chercher l’ombre. Personne n’était dehors à cette heure torride, sauf Pierrot qui, en costume de coutil blanc, et coiffé d’un grand chapeau de paille se promenait dans le quinconce de marronniers.

Denyse monta en courant l’escalier et entra en coup de vent dans la salle d’études ; mais sur le seuil elle s’arrêta court, l’air troublé. M. Giraud, assis à une table, s’était levé brusquement en la voyant paraître. Elle balbutia :

— Oh !… pardon !… je voulais parler à Pierrot !… je croyais qu’il était ici… et que vous faisiez votre promenade…

Très décontenancé, le jeune professeur répondit, cherchant les mots qui ne venaient pas :

— Non, mademoiselle… non !… moi je suis là !… c’est au contraire Pierrot qui est sorti… mais… si vous vouliez… si je pouvais lui dire ce que… car… vous aviez probablement quelque chose à lui dire ?…

Il perdait complètement la tête en la voyant si jolie, avec son teint si doucement rosé malgré