Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/99

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— Ah !… il parait que je ne dois pas compter sur les autres invités pour m’amuser ?

— Oh ! non !… les autres, c’est d’abord les La Balue…

— Cristi !… ils sont terrifiants !… et leurs enfants ?… ils doivent commencer à grandir ?…

— Ils ont même fini !… Louis a vingt-trois ans, et Gisèle vingt-deux…

— Comment sont-ils ?…

— Lui pose pour l’écœurement général… il n’a plus ni faim, ni soif, ni sommeil… il n’aime rien, tout l’ennuie… et c’est pas vrai, vous savez !… il ne manque pas un bal, et sa sœur raconte qu’il se relève la nuit pour manger en cachette… et puis il fait des vers ridicules… de la peinture comme les vers… et de la musique !… quelle musique !…

— Et la jeune fille ?…

— Elle est aussi masculine que son frère est féminin… chasse beaucoup à tir et à courre… rêve d’avoir un équipage pour pouvoir servir le cerf elle-même… et d’épouser un officier…

— Elle doit s’occuper d’Hubert ?…

— Qui ça, Hubert ?…

— Le petit Bernès…

— Ah ! oui !… non !… je ne crois pas !… dans tous les cas, il ne s’occupe pas du tout d’elle !…

— Parce qu’il s’occupe de vous… comme tous les autres, n’est-ce pas ?…

— Pas le moins du monde !…

M. de Clagny haussa les épaules :

— Allons donc !… je vois ça d’ici !…