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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/136

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une âme à la mer


C’était après une longue traversée de tempête de neige et de neige dans la mer du Nord, en décembre. Transie de froid, je pensais que je ne reprendrais plus la mer, que j’en avais assez, que je n’en voulais plus !

Mais les beaux jours sont revenus, je navigue à nouveau dans des contrées splendides et chaudes.

J’ai oublié ce que j’ai dit en hiver !

Cependant les mauvais jours vont venir, les tempêtes et la neige vont s’abattre sur la mer du Nord, je serai toute transie et peut-être malade, mais je hausse les épaules et je souris car j’ai bien l’intention de revivre ces heures à mon bord !

Où un navire a navigué, il naviguera encore…



Ailée s’incline doucement sur la mer.

Elle glisse sans battements, poussée par la brise. J’étais habituée à naviguer sur des vaisseaux qui avaient une machine. Leur cœur en battant m’amenait à l’horizon.

Je n’ai plus ce rythme régulier qui me tenait compagnie, cet accord tacite entre deux cœurs errant et