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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/213

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ailée s’en va

au milieu de la rumeur des tempêtes. L’avenir de ce soi-disant lendemain je le dévisagerais sans trop pouvoir analyser ses traits. J’avais quitté la vapeur pour naviguer à voiles, ne l’ayant pratiquée qu’en régates, il m’était difficile d’imaginer ce que je connaissais imparfaitement.

Il fallait cependant me décider. La saison d’hiver approchait. Mais quel bateau prendre ? Auquel donner mon cœur et confier mes illusions et tous mes rêves ?

Dans ma chambre le désordre régnait ; sur toutes les tables et les chaises, voir même sur les tapis, s’étalaient les plans bleus, les règles, les croquis et des spécifications, ainsi que des photographies et des manuels de pratique sur la navigation à voiles.

Je savais bien ce que je voulais, une goëlette de 300 à 350 tonnes avec un moteur de secours, belle, rapide, je me souciais peu du confort… comme équipage, une quinzaine d’hommes, mais j’avais beau plier et replier tous ces plans aucun de ces bateaux ne me plaisait.

De ceux que j’avais rencontrés avant-guerre sous voiles et qui me plaisaient, s’étaient éparpillés sur les mers : « Sylvana », « Xarifa », « Sea Foam », et tant d’autres qui n’étaient pas à vendre.

J’arrivai à penser que le voilier que je désirais tant n’existait pas.

Que faire ? que devenir ? Faire construire ? non,