fantastique et saisissant pour moi de la voir se détacher, si belle dans la nuit avec sa coque sombre, si parfaite qu’elle semblait irréelle !
Aussitôt que j’eus mis les pieds à bord, je fus sous son charme, sans défense ; tout en elle dégageait puissance et délicatesse.
À la fin de ma visite, j’avais perdu la tête et elle gardait mon cœur ; je devais être désormais sous son joug.
À ce point que je ne pus la quitter ce jour-là qu’en me répétant tout bas à moi-même : oui, c’est elle que je cherchais, je l’ai trouvée enfin !
Quelle joie, comment exprimer le bonheur ! Et les pourparlers d’achats commencèrent.
Cependant cette goëlette n’était pas du tout le bateau marin et maniable qu’il me fallait pour remplir mes engagements maritimes à l’étranger.
C’était un bateau de course ! les transformations apportées n’étaient pas suffisantes pour l’avoir amélioré, il devait garder les défauts de ses qualités !
Mais que m’importait ! il m’était impossible de la laisser partir loin maintenant que je la connaissais.
Il fallait un équipage de 27 hommes, composé de 14 marins de pont, de 8 officiers et maîtres d’équipage et de manœuvres et 5 civils, toutes les manœuvres étaient à bras, les ancres, les embarcations, la grand’voile ; sa bôme était terrifiante pour la croisière, pesant 7 tonnes, et elle avait encore 1400 mètres