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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/271

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ixe olympiade

de nos chantiers aux Olympiques. L’union des Sociétés Nautiques Françaises fut dans l’obligation d’organiser des éliminatoires comprenant bateaux étrangers et bateaux de construction nationale. La nationalité du propriétaire seule importait. Elles eurent lieu au Havre, en juillet seulement ; après une lutte âpre et vive, je triomphai du bateau norvégien qui m’était opposé. Mais on ne me facilita pas la tâche.

Exemple : Une journée où furent courues deux épreuves sans que j’eusse été prévenue de la seconde. On m’avertit seulement une heure avant le second départ ; impossibilité matérielle de trouver mes équipiers dans leur bureau en ville. J’en prévins le Comité qui donna le départ à mes concurrents me faisant perdre ainsi une épreuve.

Sans mes efforts, la France était représentée aux Olympiques dans les 8 m. par un bateau Norvégien Enchantement IV, comme elle l’était déjà en 6 m. par Cupidon Wiking. Quelle dépréciation pour nos dessinateurs !

Voilà ce que je déplore, dans notre sport, que toutes les volontés ne se tendent pas vers le même but ; et c’est avec ma sincérité, cette sincérité que personne n’ose plus mettre en doute, que j’écris, en gardant le sourire, ces lignes, d’une plume légère, après ma belle victoire de la IXe Olympiade.

Je sais cependant — je ne me fais pas d’illusions —