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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/272

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une âme à la mer

que peu de gens m’écouteront ; ceux-là même qui pourraient le faire aiment briser les élans, amoindrir les efforts ; la jalousie intervient, et ceux qui devraient m’aider sont ceux qui me sont nettement hostiles.

C’est triste de se demander, certains jours, si tous les efforts que l’on fait sont inutiles. Si de sa vie il ne restera rien pour les autres.

Mais rien ne pourra cependant atteindre ma foi, rien ne pourra décourager mon enthousiasme. Mes Ailes me portant, mon Idéal ne me semble pas trop lourd !

Pour continuer la lutte ma force, ma ténacité, mon exclusivisme veillent, et par-dessus tout l’Amour de mon pays et de la mer.

J’ai entrepris une œuvre patriotique sur l’eau, je la continuerai. Je n’ai pas besoin d’être encouragée, pas plus que je ne saurais être touchée par les doutes qui étreignent les cœurs faibles. Donner sa vie pour quelque chose est nécessaire, soit pour un but, un être, une œuvre, pour un idéal, c’est l’essentiel !

Ne pas savoir que faire de sa vie, voilà la vraie misère, l’angoisse, celle d’être inutile.

Que certaines gens m’aident, ou que d’autres détruisent mon œuvre, il n’importe ! Elle en sortira plus grande et plus belle, car j’aime la lutte. Mon chant est beau, il ne s’arrêtera pas sur l’eau, il naviguera au loin. Ne s’arrêtant pas avec moi, il me sur-