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ixe olympiade

vivra, c’est à ce moment, écoutez ceci, qu’il sera le plus fort et le mieux entendu.

Certes, c’eût été pour moi une grande joie de barrer moi-même mon Aile dans les Olympiques et de la mener à la victoire !

Cependant, je m’effaçai volontairement car, dans la conduite actuelle de ces nouveaux bateaux de 8 mètres, puissants de coque et peu voilés la force physique intervient pour certaines manœuvres. Je ne voulais pas présumer de mes forces, qui auraient pu me trahir, et me faire commettre une faute !

Cela, je ne le voulais à aucun prix. À certains moments, Bouché en avait plein les bras et pouvait à peine gouverner l’Aile, sous les fortes pesées, dans cette mer creuse et hachée du Zuyderzée, lui, un homme et très fort !

Je fus vite consolée de mon gros sacrifice !

Tous les regrets s’évanouirent… Bouché est un excellent barreur, et à lui va toute ma reconnaissance pour la façon magistrale dont il a su se servir de mon Aile en maîtrisant un à un, sûrement, loyalement, ses adversaires redoutables…

Que dirai-je de mes équipiers, eux qui ont tant contribué à notre victoire ? Ils savent combien je leur garde un souvenir reconnaissant d’avoir fait si bien leur besogne.

En de très importantes compétitions, je dois donc abandonner la barre de mon 8 mètres, pour les rai-