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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/49

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à bord du finlandia

N’attendant plus, ne demandant rien, avec sérénité, je sais que la mer est là tout près de moi qui m’attend, qu’elle me donnera ce que le monde m’a pris.

Son perpétuel mouvement m’apporte le renoncement ; en me penchant vers elle, elle dit tout bas, se berçant entre deux vagues ; le jour dernier arrivera à son tour.


Ne suis-je pas semblable à tous ces gens ?

Étrangère, parmi eux je reste l’Isolée. Je ne puis croire, penser, espérer, aimer, comme ces êtres qui me frôlent.

Je suis seule.

Oh ! ma chère solitude, compagne, abri sûr.

Les choses qui leur plaisent ne sont pas les choses que j’aime, et je ne désire pas leur expliquer pourquoi.

Oh ! le large, là-bas.

Le grand large, l’horizon, le lointain qui vous fait signe de son grand regard et qui vous conduit là-bas au loin, au — rêve — au silence, là-bas.


Rien n’est plus impressionnant, à bord, que l’écoulement monotone des heures ! Il vous semble voler