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à bord du finlandia

De par le monde que vous traversez, s’il vous plaît d’avoir encore du cœur, hâtez-vous de fuir, et naviguez pour conserver jalousement le peu qui vous en reste afin d’en embellir vos heures.


Le bonheur n’existe pas chez tous. Il habite seulement quelques âmes.

Pour mettre son amour dans un navire et lui donner toutes ses pensées, il faut avoir enduré à terre quelques désillusions.

Ne plus gaspiller son cœur ! le confier à un navire, quelle sagesse !

Sans regret vous pouvez lui donner votre cœur, et le bonheur sera bien près de vous.

N’avez-vous pas remarqué que certaines gens n’avaient pas d’âme ? Ces âmes errantes se sont embarquées, pleines de lassitude, sur les bons petits navires.


Si les larmes abîmaient les yeux !

Pauvres yeux qui pleurent ; votre désespoir, à travers vos larmes, vous empêcherait de voir les cieux.

Les yeux qui auront beaucoup pleuré seront meilleurs.

Les bons yeux deviennent plus clairs à regarder en attente, là-haut, le doux espoir d’avenir.

Les yeux malheureux seront plus beaux.