TEMPÊTE DU 22 SEPTEMBRE 1923
Soudain, un bruit effrayant, jamais entendu, une sorte d’ébranlement venu de très haut.
Le capitaine traverse le carré et me crie :
« Le mât de flèche de misaine est parti avec le flying-gib, la T. S. F. s’est écroulée ». Je regarde ma montre. Il est une heure. Je m’habille en hâte. Je ne devais plus quitter le pont qu’à vingt heures.
Au petit jour, sous une aurore blafarde, je vois à mes pieds, puis en l’air, partout des morceaux de bois brisés.
5 heures. — Mer démontée. L’écoute de foc casse. Le foc se déchire. Mise en cape à 5 heures, nous décidons de relâcher à Santander. Viré de bord, vent devant. Aussitôt viré, le mât de flèche du grand mât, n’étant plus tenu à l’avant, tombe à son tour. Faisons vent arrière.
Le loch est arraché par la grande écoute. Amenons le foc et fixons les débris des mâts pour les empêcher de s’abattre sur le pont.
Nous continuons notre route sur Santander.
Nous sommes à vingt milles dans le N. 42 E. du Cap Pénès, vent arrière, tribord amuré. À 8 heures,