Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/212

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toute division, toute discorde, pour réunir sur un seul empereur vos affections et vos légitimes espérances. Jupiter, qui seul possède l’empire parmi les dieux, n’a aussi voulu donner à la terre qu’un seul maître. »

XI. Après ce discours, qu’il prononça d’une voix forte, avec l’accent de la colère, et en jetant des regards menaçants sur les amis de Géta, il rentra dans son palais, leur laissant l’effroi dans l’âme et la pâleur sur le front. Aussitôt commença le carnage des amis de Géta et de toutes les personnes attachées à son service ; aucun âge, pas même l’enfance, ne fut épargné. Les cadavres étaient jetés sur des chariots au milieu d’outrages de toute espèce, et transportés hors de la ville : Là on les brûlait pêle-mêle, par monceaux, ou on les laissait ignominieusement exposés ; aucun de ceux qui avaient eu le moindre rapport avec Géta ne survécut au massacre. Athlètes, conducteurs de chars, musiciens, danseurs, en un mot, tous ceux qui avaient servi à ses plaisirs, charmé ses oreilles, flatté ses yeux, furent indistinctement égorgés. Tous les sénateurs distingués par leurs richesses ou par leur naissance, sur le plus léger prétexte, ou même sans aucun motif apparent, et sur la foi des délations les plus hasardées, périssaient comme partisans de Géta. L’empereur n’épargna pas même