Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/213

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la sœur de Commode, déjà vieille, et que tous les empereurs avaient entourée des hommages dus à la fille de Marc-Aurèle. Il l’accusait d’avoir pleuré la mort de Géta chez Julie, leur mère. Il fit également périr la fille de Plautien, son ancienne épouse, reléguée en Sicile ; son cousin, qui portait le nom de Sévère, le fils de Pertinax, celui de Lucilla, sœur de Commode, et enfin toutes les personnes du sang royal, et tous les sénateurs issus de familles patriciennes. Il envoya des bourreaux dans les provinces tuer tous les généraux et les gouverneurs dénoncés comme amis de Géta. Des nuits entières se passèrent en massacres de toute espèce. L’empereur fit enterrer vivantes des vestales qu’il accusa faussement d’avoir enfreint leur vœu de virginité ; enfin il donna l’exemple d’un crime inouï : il assistait aux jeux du cirque ; le peuple osa faire quelques plaisanteries sur un conducteur de char qu’il protégeait. Aussitôt, pensant que cette insulte s’adresse à lui, il ordonne à ses soldats de se précipiter sur le peuple, d’arrêter et de massacrer ceux qui avaient outragé son cher favori. Les soldats, ainsi autorisés à toute espèce de violence et de rapines, ne pouvant d’ailleurs dans une pareille foule reconnaître les coupables, qui n’avaient garde de s’avouer, n’épargnèrent personne, entraînèrent, égorgèrent tout ce qui tomba sous leurs mains, et laissèrent à peine la vie à ceux qui se dépouillèrent de tout pour la racheter.