Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

contre Macrin : on pensait que Martial avait satisfait sa haine personnelle, et, pénétrés de cette idée, tous les soldats rentrèrent au camp.

XXVI. Cependant Macrin, après avoir livré aux flammes le corps d’Antonin, envoya ses cendres renfermées dans une urne, à sa mère Julie, alors à Antioche, afin qu’elle pût lui rendre les honneurs de la sépulture. Cette princesse à qui deux assassinats avaient ravi ses deux fils, cédant à son désespoir, ou obéissant à quelque ordre secret, se donna la mort. Telle fut la fin d’Antonin et de sa mère ; telle avait été leur vie. : Antonin n’avait régné seul que six années.

XXVII. Après sa mort, l’armée, incertaine et irrésolue, resta deux jours sans empereur, délibérant sur le choix d’un nouveau chef. Cependant on apprend qu’Artaban, à la tête d’une armée nombreuse, vient demander compte aux Romains de leur perfidie, et venger les mânes de ses sujets lâchement égorgés au milieu d’une alliance et de la paix. Les soldats se hâtent alors d’élire Audence, qu’ils estimaient à la fois comme soldat et comme général. Mais il s’excusa sur sa vieillesse, et refusa l’empire ; leur choix tomba sur Macrin, à l’instigation des tribuns, que l’on soupçonna, comme nous le verrons dans la suite, d’avoir été complices du meurtre d’Antonin, et d’avoir participé à la conspiration. Macrin reçut donc la couronne,