Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/230

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mais il en fut moins redevable à la confiance et à l’amour des soldats, qu’à la nécessité et à l’empire des circonstances.

XXVIII. A peine cette élection est-elle faite, qu’Artaban arriva, traînant à sa suite une armée immense : il avait une nombreuse cavalerie, une multitude d’archers, et des soldats couverts de cuirasses, montés sur des chameaux, qui combattaient avec d’énormes lances. A cette nouvelle, Macrin rassemble son armée et s’exprime en ces termes :

XXIX. « La douleur universelle qu’excite parmi vous la mort d’un prince, ou plutôt d’un compagnon d’armes, n’a rien qui m’étonne. Mais la sagesse fait un devoir de ne pas se montrer trop sensible aux coups de la fortune et aux événements qui affligent l’humanité. La mémoire d’Antonin vivra dans nos cœurs, elle s’étendra jusqu’à la postérité. Tant d’actions glorieuses, son amour, son zèle pour vous, et cotte persévérance à partager tous vos travaux, sont des titres bien suffisants à l’admiration de nos neveux. Mais après avoir payé à ses restes, à sa mémoire, un juste tribut de respects et d’honneurs, il est temps de songer à nos propres dangers. Artaban est devant vous ; il est environné de toutes les forces de l’Orient, et prêt à combattre pour une juste cause. Car, il le faut avouer, nous l’avons provoqué en violant les traités,