Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/231

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en lui apportant la guerre au sein même de la paix. L’espoir de l’empire romain tout entier repose donc sur votre valeur, sur votre dévouement ; ce n’est pas pour les bornes de l’empire ou les limites d’un fleuve, que nous combattons ; nous combattons pour notre existence même, contre un roi puissant qui vient venger ses enfants, toute sa famille, victimes innocentes, selon lui, de la cruauté parjure des Romains. Saisissons donc nos armes ; observons dans toute sa rigueur l’antique discipline romaine. N’en doutez pas ; cette multitude désordonnée, cette masse tumultueuse de barbares s’embarrassera elle-même dans la mêlée, tandis que l’ordre de vos bataillons, l’ensemble de vos mouvements, votre expérience dans la guerre seront le gage de votre salut et de la défaite de vos ennemis. Marchez donc au combat avec cette assurance qui sied à des Romains, et qui ne vous a jamais abandonnés ; vous verrez bientôt les Parthes fuir devant vous ; vous vous couvrirez d’une gloire immortelle, et vous persuaderez ainsi à Rome et à l’univers entier que vous ne devez votre premier triomphe ni à la perfidie, ni à la violation des traités, mais à la seule force de vos armes. »

XXX. Les soldats, convaincus par ce discours de la nécessité d’unir leurs efforts, se mettent sous les armes et se rangent en bataille. Au lever du soleil