Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/264

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de famille patricienne, puis elle chassa de la cour cette jeune femme, quo chérissait son époux, et l’accabla des plus durs traitements, parce que seule elle voulait porter le nom d’Impératrice. Elle refusait ce titre à la jeune princesse, et en vint, à son égard, à un tel point d’insolence, que le beau-père d’Alexandre, quoiqu’il fût traité par son gendre avec les plus grands égards, ne pouvant plus endurer les injures dont Mammée l’accablait lui et sa fille, se réfugia au camp, où il témoigna hautement sa reconnaissance pour Alexandre, qui, disait-il, le comblait d’honneurs, et accusa Mammée des outrages qu’elle lui faisait souffrir. Celle-ci, indignée, ordonna sa mort, et exila en Afrique sa fille, qu’elle avait déjà chassée du palais. Ces violences s’exerçaient contre le gré et la volonté d’Alexandre ; sa mère avait trop d’empire sur lui, et il exécutait aveuglément tous ses ordres. C’était en effet le seul reproche qu’on pût lui faire : par sa trop grande douceur, par une déférence excessive et condamnable, il obéissait à sa mère, même dans ce qu’il désapprouvait le plus.

VI. Pendant treize ans, il administra ainsi l’empire, ne donnant, autant qu’il était en lui, sujet de plainte à personne ; la quatorzième année de son règne, on reçut soudain des lettres des généraux de Syrie et de Mésopotamie annonçant : « qu’Artaxerce, roi des Perses, après avoir vaincu les Parthes